La Nouvelle-Zélande fête ce mois-ci le 30e anniversaire de sa législation anti-nucléaire historique par une série d’évènements à travers le pays.
Au même moment à New York, l’ONU reprend les négociations avec les pays non nucléaires sur un traité d’interdiction mondiale qui devrait être adopté le 7 juillet prochain. L’ONU prépare également une Conférence de Haut Niveau sur le désarmement nucléaire en 2018 qui vise à inciter les États dotés d’armes nucléaires à prendre des mesures en faveur de l’interdiction mondiale des armes nucléaires.
« La Nouvelle-Zélande a montré la voie, mais il faut maintenant que le reste du monde la suive » a déclaré Hon Phil Goff, ancien ministre des Affaires étrangères et actuel maire d’Auckland, lors du 30e anniversaire de la loi organisé par NZ Peace Fundation (Fondation pour la paix NZ).
Lors de cet évènement commémoratif, Monsieur Goff, qui est également co-président du groupe international des Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement, a dévoilé près de l’arbre Pohutukawa une plaque qui honore la Nouvelle-Zélande exempte d’armes nucléaires et ceux qui œuvrent pour la paix.
Monsieur Goff s’est joint à des centaines d’autres personnes pour former un signe de paix à l’endroit même où un signe similaire avait été formé 30 ans plus tôt pour contester l’arrivée dans le pays de navires de guerre porteurs d’armes nucléaires suite à l’alliance militaire entre les États-Unis et l’Australie.
« Aotearoa Nouvelle-Zélande est une petite nation qui a porté très haut l’idéal de la paix. C’est le premier pays développé à avoir dit “non” aux armes nucléaires et son action en a inspiré beaucoup d’autres à travers le monde. C’est un événement majeur pour l’humanité qui mérite d’être célébré » a déclaré Christopher Le Breton, directeur général de Peace Foundation (Fondation pour la paix).

Un surfeur militant anti-nucléaire tente de bloquer l’accès au port d’Auckland au SS Longbeach, un navire doté d’armes nucléaires, en 1976
Le gouvernement néo-zélandais fait partie des puissances qui mènent les négociations de l’ONU, et des représentants de la société civile néo-zélandaise participeront également aux discussions.
« La Nouvelle-Zélande a suivi la voie tracée par cette législation historique en prenant des initiatives visant au désarmement nucléaire mondial. On peut notamment citer les procès intentés contre les armes nucléaires auprès de la Cour internationale de justice et maintenant ces négociations pour l’interdiction des armes nucléaires » explique le docteur Kate Dewes, chef de la délégation de la société civile néo-zélandaise pour les négociations du traité d’interdiction. « Le gouvernement a également montré la voie à l’échelon local en soutenant des projets éducatifs en faveur de la paix et du désarmement, et en privant de fonds publics les entreprises impliquées dans la fabrication d’armes nucléaires. »

le docteur Kate Dewes et Alyn Ware accueillent le procureur général néo-zélandais en charge de l’affaire des armes nucléaires de 1995 devant la Cour internationale de justice.
« La loi de 1987 faisant de la Nouvelle-Zélande une zone exempte d’armes nucléaires est un parfait exemple des mesures que tous les États favorables au traité d’interdiction nucléaire pourraient mettre en œuvre » a déclaré Alyn Ware, représentant international de la NZ Peace Foundation (Fondation néo-zélandaise pour la paix), qui se trouve également à New York pour les négociations. « Cette loi n’interdit pas seulement la fabrication, la détention, le transport ou le contrôle de toute arme nucléaire en Nouvelle-Zélande. Elle interdit également à quiconque de faciliter de telles activités dans le pays. De plus, elle crée un organisme public chargé de conseiller le gouvernement sur sa mise en œuvre, et de promouvoir la paix et le désarmement. »
Durant les négociations, monsieur Ware organisera un évènement parallèle visant à faire de la loi néo-zélandaise et des mesures d’interdiction nucléaire adoptées par l’Autriche, la Mongolie et les Philippines, des modèles à suivre pour les États ayant ratifié le traité. Le docteur Dewes, qui a fait partie du comité consultatif sur les questions de désarmement pour le Secrétariat général de l’ONU, sera l’un des conférenciers invités lors de cet évènement.
Pour plus d’informations, consultez Aotearoa-Nouvelle Zélande : 30 ans sans nucléaire, et le compte-rendu de TVNZ sur le 30e anniversaire (avec la vidéo du signe de paix).